Anne-Catherine et Nicolas,
éleveurs de volailles bio en période d’épidémie de grippe aviaire
Depuis plusieurs mois, une nouvelle épidémie de grippe aviaire sévit en France et touche particulièrement le Sud-Ouest et plus récemment les Pays de la Loire. Déjà, plusieurs millions de volailles ont été abattues, soit parce que l’élevage a été touché par la maladie, soit à titre préventif. Comme à chaque épidémie, des mesures sanitaires ont été prises. Mais contrairement aux années précédentes, les petits éleveurs en plein air ne bénéficient plus de la dérogation qui leur était accordée jusque là et qui leur permettait de laisser leurs volailles en extérieur sur de grandes parcelles.
Anne-Catherine et Nicolas Petit sont éleveurs de volailles bio en plein air dans le Gers et sont eux aussi touchés par la suppression de cette dérogation. Comme tous les éleveurs de volailles en plein air, ils réclament son rétablissement. En attendant, leurs volailles ont toujours le droit de sortir mais sur une trop petite surface très vite piétinée. Les cahiers des charges bio et plein air imposent 4 m² minimum par volaille, les mesures sanitaires obligent les éleveurs à réduire l’accès extérieur à 0,5 m² par tête. Immersion dans leur ferme « La Ferme En Coton » en cette période difficile.
Depuis le 5 novembre 2021, il n’est plus possible d’obtenir cette dérogation. Dans un premier temps, Anne-Catherine et Nicolas ont choisi de passer outre et de se battre avec d’autres éleveurs de l’association « Sauve qui poule » pour le rétablissement de cette dérogation, la grippe aviaire touchant dans l’immense majorité les élevages industriels où les animaux sont déjà claustrés. Le 22 février, Nicolas et des membres de la confédération paysanne ont été reçus par le préfet du Gers. Une centaine de personnes était présente pour soutenir les éleveurs.
La ferme en coton se plient à la réglementation mais Anne-Catherine et Nicolas ne comprennent pas cette mesure de limiter les parcours. Réduire les parcours pose de gros problèmes, d’abord ils sont très vite piétinés, ensuite la promiscuité que cela engendre augmente le stress chez les animaux mais aussi le risque de développement de salmonelles, parasitisme, gale des pattes … Les parcours à volailles trop petits sont très vite sans un brin d’herbe.
Depuis 20 ans qu’ils sont installés, ils n’ont jamais utilisé de produits vétérinaires et leurs volailles n’ont jamais été malades. Pour éviter tout problème de parasitisme, Nicolas a adopté un système simple et efficace : il déplace régulièrement les cabanes qui abritent les volailles, cela permet aussi au sol de se régénérer naturellement.